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Le petit gamin

Le petit gamin est une mazurka auvergnate. Cette danse importée de Pologne a été très prisée au XIXe siècle. Mais elle est vite sortie des salons pour faire danser les amateurs dans les bals populaires. Elle comporte 3 temps, mais subdivisés en 2 groupes et accentués sur les temps faibles.

On a là successivement les 2 voix de ce petit gamin.

Voix 2


 

Empruntées aux dijonnais de Trad’défi  voici les paroles de la chanson (Eric Champion) et la musique.

La pometa en 4 versions + chant

« La petite pomme » ariégeoise n’en finit pas de rouler dans les doigts de tous les instrumentistes et dans toutes les versions possibles et imaginables.

Voici au hautbois par Pierre Rouch, quatre versions de cette célèbre bourrée : en E mineur, G mineur; G majeur maj et Ut.*

Et ci-dessous avec les chants intercalés.

 


Et une vidéo de la danse animée par le groupe Castanha é Vinovèl avec leurs invités: Pasatrés.

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L’échelle de mi mineur naturel est : mi, fa♯, sol, la, si, do, ré, mi.
Sol min : sol, la, si♭, do, ré, mi♭, fa, sol. 
Sol maj : sol, la, si, do, ré, mi, fa♯, sol . (armure égale à celle de Mi min mais la gamme se développe à partir du Sol)
Ut maj : do, ré, mi, fa, sol, la, si, do.

L’aute jòrn dins l’ort (Hautbois et clari)

S’il est un chant traditionnel qui est joué et chanté en solo, en choeur, à 2 ou plusieurs voix, sur tous les tons et avec toutes les harmonisations instrumentales possibles, c’est bien celui-ci.

Pour l’atelier, on étudiera le grand Hautbois du Couserans et le petit Clarin de Haute-Bigorre qui se répondent.

Enregistré par un grand nombre de groupes, cet air est ici dans une version vocale.

L’AUTE JÒRN DINS L’ORT

(Béarn)

L’aute jorn dins l’ort
L’entenderi que plourava (X2)
E io que me’n aprochavi
Li diguerei en sospirant
Malurosas son las filhas
Qui se’n fisen aus galants (X2)

Traduction :
L’autre jour dans le jardin /Je l’ai entendue pleurer /Et moi qui m’approchais /Je lui ai dit en soupirant /Malheureuses sont les filles /Qui se fient aux galants

Clétage des clarin et aboès

Afin d’obtenir une note plus basse d’un demi-ton, utile dans bien des airs, un trou peut être ajouté au tube de l’instrument. Mais une clef est nécessaire pour l’atteindre.

Ainsi pour le clari en sol, la clef ajoute le FA# (grave). Pour le hautbois en ré, la clef ajoute le DO# (grave).

Par un effet de levier cet accessoire bouche le trou. Pratique, la clef-papillon (ici sur l’aboès) permet d’accéder à la note, qu’on soit droitier ou gaucher.

La Remenilha de la Barguillère (aboès)

Dans la vallée de la Barguillère entre Foix et le col des Marrous nichée dans le parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises, on pratique une danse traditionnelle : la Remenilha.

Cet air sautillant est en deux voix, chacune en 2 phrases.
On en trouve l’audio dans le chapitre 6 de la « méthode de Hautbois du Couserans » de Sergi Llena Mur et Pierre Rouch.
Vidéo enregistrée lors de l’atelier, avec la 2e voix à 0:50 sec.

Trois Traversées du Couserans (aboès)

Trois Traversées du Couserans que jouait le Clitchou (Eth Clitcho)

Territoire du CouseransLe Couserans, ce territoire gascon en pays montagnard au centre des Pyrénées, abrite une grande richesse de musiques et danses traditionnelles.

Outre la Castanha et la Remenilha, la Traversada fait partie de ces formes de danses particulières ariégeoises.

 

Généralement pratiquée dans le castillonnais, [La Traversée] se dansait à 4 : 2 hommes, 2 femmes. Cette danse a été notée pour la première fois par Jean Poueigh après la Première guerre mondiale. Il s’agit peut-être d’une adaptation d’une version de contredanse. On y retrouve le pas sauté qui est également celui des bourrées.

On note également que les danseurs rythmaient certaines Traversées avec les temps 2 et 4 des mélodies:

Parfois des danseurs pouvaient frapper des mains en accélérant le tempo s’ils trouvaient que le musicien ou le chanteur allait trop lentement.

Information tirée de la pochette pour l’apprentissage extraite de la Malette pédagogique « Musiques et danses traditionnelles en Couserans ». Edition COMDT Toulouse Occitanie, IA 31, DRAC.

Les 3 traversées se jouent à la suite, telles que Joseph Cau, dit Eth Clitcho, paysan de la vallée de Bethmale et musicien du groupe Les Bethmalais (également clarinettiste), les jouait au hautbois dès les premières années du XXe siècle lors des nombreuses fêtes du pays ou en tournées.

Le groupe des Bethmalais à Toulouse en 1924. Photo /site bethmalais.com

Le groupe des Bethmalais à Toulouse en 1924 entouré de couserannais. Eth Clitcho est à droite avec sa clarinette. Photo /site bethmalais.com

Pierre Rouch nous les apprend toutes trois.
La première traversée d’abord ici :



Et les trois ensemble :


Pour se rendre compte des pas sautés, voici une traversée dansée par le groupe les Biroussans en 2012 : La Pelagourdine.

Branlo airejant à l’aboès

Aboès.

Premier cours de hautbois du Couserans de l’année 2022-2023 au conservatoire de St-Gaudens dans l’atelier de musique traditionnelle dirigé par Pierre Rouch.

Découverte de l’instrument, prise en main (et en bouche). Pour l’historique se reporter aux liens de la page : présentation du hautbois du Couserans.

Nous jouons sur des instruments en RÉ avec un DO# grave accessible par une clef comme expliqué dans la page :« clétage des clarin et aboès ». (cf. image de droite).

On notera que les sons aigus de l’instrument nécessitent une émission plus poussée au contraire des sons graves (qui font vibrer la note de manière désagréable si on souffle trop fort). Donc s’exercer sans pincer l’anche et maîtriser la pression !

Premiers exercices d’entraînement sur des airs déjà connus au clari : Eths caulets; Lo Parpalhon, et la valse Arrastrat. (voir la page dédiée.)

Morceau à apprendre au hautbois : Branle Airejant. (Lire la page concernée pour  en savoir plus.)


Ci-dessous l’enregistrement.


Eth aboès : présentation du hautbois du Couserans

Alphonse Sentein, instituteur, fondateur en 1921 de l’association « groupe folklorique biroussan ».

Un des symboles de la culture musicale traditionnelle ariégeoise est l’aboès du Couserans, un hautbois provenant du castillonnais.

Hautbois du Couserans fabriqué par Pierre Rouch

L’instrument plonge ses origines lointaines au moyen-âge à l’époque des chalémies et bombardes (voir les illustrations). Cependant, s’il a disparu en l’état du sol national au fil du temps,  il a pu résister dans les vallées de ce pays de montagne. Le hautbois « moderne » quant à lui est issu d’une évolution du hautbois traditionnel à partir du XVIIe s.

En trois parties, le haut permettant de fixer l’anche double, avec 6 perces devant et un trou d’octave à l’arrière, le hautbois est originellement en tonalité de Do#. Le hautbois « moderne » en Ré comporte une clef qui permet d’accéder à ce Do# – sous-tonique.

Pigalha

François Souque dit Pigalha. (1873-1936), célèbre joueur de hautbois.

Sur ce hautbois (photo de gauche) fabriqué par Pierre Rouch d’après un modèle de Pigalha, la perce de cette note est non clétée comme sur les vieux hautbois traditionnels retrouvés. En effet les joueurs avaient perdu et l’usage de cette clef et la technique pour la réaliser. Pour autant elle se trouve bien dans le hautbois baroque.

 

 

 

 

 


Hautbois Renaissance (chalémie), hautbois baroque, hautbois classique début XIXe siècle, hautbois viennois début XXe siècle, hautbois viennois fin XXe siècle et hautbois moderne

Hautbois Renaissance (chalémie), hautbois baroque (avec sa clef), hautbois classique début XIXe siècle, hautbois viennois début XXe siècle, hautbois viennois fin XXe siècle et hautbois moderne.

Un joueur du XVIIe s.

Un joueur du XVIIe s.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


D’autres tonalités sont possibles comme l’explique Pierre Rouch. Notamment un aboès en Do du type de la « Tarota » catalane mais sans clefs. (voir la vidéo au bas de cet article).

L’aboès s’invite à toutes les fêtes folkloriques de ce territoire ariégeois et s’exporte bien au-delà.
Au début du XXe s., comme Pigalha, Eth Clitcho, du même groupe « Les Bethmalais », en était un joueur très connu. Nous étudions les Trois Traversées du Couserans qu’il jouait notamment.
Le groupe Les Biroussans à St-Girons en poursuit la tradition.

Comme le clarin, Pierre Rouch  fabrique aussi cet instrument et l’enseigne à l’école de musique de St-Girons et au conservatoire de musique Guy-Laffite de St-Gaudens.

Cliquez sur les images pour les afficher en grand.

Aire de jeu de l'aboès.

Aire de jeu de l’aboès. Carte tirée du dépliant CD 09. cf. wixsite des biroussans.