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Quin te va l’aulhada (Branle)

Quin te va l’aulhada, aulher ? (Comment va ton troupeau, berger ?) en Sol est un branle d’Ossau. Comme tout ces branles béarnais l’air est répétitif et lancinant.

Les deux branles Quan io eri hilha a marider et Quin te va l’aulhada se jouent l’un à la suite de l’autre, produisant un très joli passage de Do mineur à Sol comme on l’entend dans la vidéo en bas de page.


Illustration sonore par Canicula

 

Disque « Cantas & Danças de Gasconha » Coproduction Menestrèrs Gascons & Ventadorn, 1983. Les instruments utilisés ne sont pas tous du domaine gascon, mélange que revendiquent les musiciens.
– Jean Baudoin : bohas, flaüta e tamborin, flaüta de sheis traucs, pifre, guitarra, sonsaina, votz e trucalhas.
– Jacques Baudoin : vriulons, sonsaina, caremèra, votz e trucalhas.
– Joan Francés Tisnèr : acordeons, clarin, votz e trucalhas.


Cantas & Danças de Gasconha de Canicula

Paraulas

Quin te va l’aulhada, aulhèr,
Quin te va l’aulhada
Plan que’m va l’aulhada augan
L’an qui vien dilhèu pas tan
(Comment va ton troupeau berger, /comment va ton troupeau (de brebis), / Il va bien mon troupeau cette année. /L’année prochaine peut-être pas aussi bien)

An passat capsus Bagès,
la tèrra desirada
Lo matin son a l’omprèr
Lo vrèspe a la solana
(Les bêtes sont passées au-dessus de Bagès * / l’herbe convoitée / Le matin elles sont côté ombre /L’après-midi à la soulane.)

‘Lavetz que hètz vos aulhèrs?
Dromim dens la cabana
Pensam a har lo miussat
Lèu après la lhevada
(Alors que faites-vous bergers, / Nous dormons dans la cabane / Nous pensons à faire le laitage de pain émietté /Vite après le lever.)

Puish quan èm arregolats
Batem la calhada
De çò qui èm drin fatigats
Drin luenh qu’ei l’aigueta
(Puis lorsque nous sommes rassasiés / Nous battons le caillé /De cela nous sommes un peu fatigués /Un peu loin se trouve l’eau.)

Cèrtas, n’èm pas tròp talats
Sovent bevem leitòta
Çò qui’ns da plan de chagrin
Las crabas que mancavan
(Certes, nous ne nous plaignons pas / Nous buvons souvent du petit lait / Ce qui nous fait bien peine /Les chèvres en maquaient.)

En passant a l’arrèr plan
S’i son esvarjadas
Los carboèrs de Lavedan
Las i an espleitadas.
(En passant sur le revers du plateau / Elles s’y sont effrayées / Les charbonniers de Lavedan / En ont tiré profit.)

 


Les deux branles à la suite

 

 

 

 

Quan io eri hilha a marider (branle)

Un branle d’Ossau

 « La fille à marier »,  Quan io eri hilha a marider, danse béarnaise de la vallée d’Ossau est un branle. Cette danse née au XVIe siècle est caractérisée par un balancement sur place puis un déplacement latéral des pieds. Elle adopte un rythme binaire sur un tempo lent comme on l’entend ici. Pour celles et ceux qui veulent étudier la question, on recommande le recueil « Les derniers branles de Béarn et de Bigorre » par Jean-Michel Guilcher.

Cet air est en DO mineur. On fera attention à bien jouer le mib. (voir l’article Technique à ce sujet).
Les deux branles d’Ossau Quan io eri hilha a marider et Quin te va l’aulhada se jouent l’un à la suite de l’autre, produisant un très joli passage de Do mineur à Sol comme on l’entend dans la vidéo en bas de page.

 

Illustration sonore ci-dessous par le duo Guillaume Lopez & Lolita Delmonteil

avec le Brotto Lopez sextet [Guillaume Lopez (Voix, Flûtes, Cornemuse) Lolita Delmonteil-Ayral (Voix, Pandereta) | Cyrille Brotto (Accordéon diatonique) | Pascal Celma (basse) |  Camille Raibaud (Violon, Bouzouki, Chœurs) | Simon Portefaix (Percussions).]

 


Et paroles :

Quan jo èri hilha a marider
Mon diu b’èri galanta, ailàs!
Hasi boquets taus amadors
De giroflèjas blancas, ailàs!
(Quand j’étais fille à marier / Mon Dieu que j’étais gentille, hélas ! /Je faisais des bouquets pour mes amoureux / De giroflées blanches, hélas ! /)
 
Que’us i estacavi aus bonets
Au bèth mièi de la dança, ailàs!
Sa mair que n’èra au finestron
Que n’espiava la dança, ailàs!
( Je les attachais à leurs bonnets / Au beau milieu de la danse. / Sa mère était à la fenêtre / A regarder la danse.)
 
Ça viètz aci la Margoton
Que cau anar ta l’aiga, ailàs!
L’aigueta non es pas trop luènh
Bethlhèu serà tornada, ailàs!
(Venez ici la Margoton / Car il faut aller chercher de l’eau. / L’eau n’est pas trop loin / Elle sera vite revenue.)
 
Tan coma èra en vath a la hont
Son amic lai demora, ailàs!
El que l’a presa en l’embraçant
Sus lèrba l’a pausada, ailàs!
(Alors qu’ elle descendait à la fontaine. / Son ami l’y attendait. / Lui l’a prise en l’embrassant. / Sur l’herbe il l’a posée.)
 
Adiu! Ailàs! Mon doç amic!
Que dirè aus de casa?ailàs!
Que’us diseratz, la margoton
Que l’aiga s’es troblada, ailàs!
(Adieu, hélas ! Mon doux ami ! / Que dirai-je aux gens de ma maison ? / Vous leur direz, la Margoton, /Que l’eau s’est troublée, hélas ! / Que l’eau s’est troublée.)
 

Les deux branles à la suite

 

 

Darrèr eth noste horn (branle de Bigorre)

Seul branle de Bigorre : Darrèr eth noste horn ou Darrèr noste horn (Derrière notre four). Si la tradition au pays basque est bien conservée il n’y a a priori pas traces archivées de branles ailleurs sur la chaîne, sinon ce traditionnel et trivial cant de nau des Hautes-Pyrénées et du val d’Aran.

« Un « chant de neuf » est une chanson qui commence avec neuf objets au premier couplet et on diminue chaque fois jusqu’à ce qu’on arrive à 1. Il n’y a en général pas 4 (quate en gascon) parce qu’il y a 2 syllabes. » (chansons et comptines). La Pometa est un chant de neuf.

Darrèr ‘th noste horn,
Nau cocuts que cantan.
Cantan tan hòrt et tan plan.
Nau cocuts cageran deman.
(…uèit, sèt, sheit, cinc, tres, dus, un)

On retrouve ce branle de Bigorre dans le disque Pireneùs de Matta/Rouch (2013) avec aboès, flûte-tambourin, samponha, et chant.

 

Branlo airejan au clari

Pour commencer l’année scolaire 2022-2023 avec le clari, le branle airejan est à l’honneur. (Mais on le joue aussi au hautbois.)
Ci-dessous Pierre Rouch au clari.

PETITE HISTOIRE

Le branle, eau-forte. Bouzonnet-Stella XVIIes.

Un branle est une vieille danse commune à des territoires très divers en Europe dont elle adopte les caractéristiques mais qui se pratique toujours avec les mêmes pas et le plus souvent en ronde (carole) mais parfois en chaîne ouverte, en cortège, en arc de cercle (cf. Sondaqui). De même on retrouve le balancement des bras. Les rondes du Quercy tout comme l’An Dro et l’Hanter Dro bretons sont des branles. 

« Les pas de base sont simples et faciles, et alternent à gauche et à droite, d’où le nom de branle. Le pas de branle simple est un simple appui long à gauche ou à droite sur 1 temps musical … « (cf. Wikipedia).

En Béarn, deux styles sont à distinguer : le branlo baish (grave, lent avec des pas non sautillants) pour des cérémonies ou événements particuliers; et le branlo airejant (léger, aérien, enlevé) pour les fêtes joyeuses. (voir illustrations plus bas).
Des paroles peuvent accompagner cette danse: Se répondant d’une moitié de la chaîne à l’autre, … ou les femmes répondant aux hommes, les participants ont longtemps fondu les deux exercices en un seul, témoignant ainsi de la parenté évidente du branlo avec ses lointains ancêtres, les caroles et les branles. (Sondaqui). Il se chante aussi au Tralala (voir la page).

Pour tout savoir sur les branles d’Ossau, héritier des danses de la Renaissance voir les sites:

  • mondes.occitanica (en lengua). D’aquestes divèrs títols, lo branlo aussalés que testimònia dongas, d’un biais hòrt evident, d’un « estat ancian de la dança ».
  • et sondaqui (en fr.). Au XIXème siècle, il est attesté dans les trois vallées principales – Barétous, Aspe et Ossau -, de même qu’en terre de Bigorre, dans la vallée d’Arbéost-Ferrières, limitrophe de la vallée d’Ossau.

ILLUSTRATIONS

Branle airejan de Béarn :

Branle baish de Béarn


 

Branlo airejant à l’aboès

Aboès.

Premier cours de hautbois du Couserans de l’année 2022-2023 au conservatoire de St-Gaudens dans l’atelier de musique traditionnelle dirigé par Pierre Rouch.

Découverte de l’instrument, prise en main (et en bouche). Pour l’historique se reporter aux liens de la page : présentation du hautbois du Couserans.

Nous jouons sur des instruments en RÉ avec un DO# grave accessible par une clef comme expliqué dans la page :« clétage des clarin et aboès ». (cf. image de droite).

On notera que les sons aigus de l’instrument nécessitent une émission plus poussée au contraire des sons graves (qui font vibrer la note de manière désagréable si on souffle trop fort). Donc s’exercer sans pincer l’anche et maîtriser la pression !

Premiers exercices d’entraînement sur des airs déjà connus au clari : Eths caulets; Lo Parpalhon, et la valse Arrastrat. (voir la page dédiée.)

Morceau à apprendre au hautbois : Branle Airejant. (Lire la page concernée pour  en savoir plus.)


Ci-dessous l’enregistrement.


Branle du ras (Branle)

Une danse traditionnelle en chaîne

L’appellation branle concerne d’abord des danses traditionnelles en chaîne ouverte ou fermée (branle d’Ecueillé, branle d’Ossau, branle d’Arbéost, etc.), lors même que ces danses ont parfois substitué à date récente le dispositif en couple à l’ancienne chaîne. (Yves GUILCHER – La Danse Traditionnelle en France. in http://lemorvandiaupat.free.fr/danses.html#branle)

Tablature sur diatonia.net.
Et une petite fiche technique sur le site de l’académie de Toulouse pour apprendre à danser. Cf. vidéo ci-dessous :

Branle du parlement (branle)

—> Tablature du Parlement (anonyme XVIe siècle), sur Folkadanse avec la 2e voix.
 
Toute une page sur la petite histoire de ce branle par Jean-Michel Corgeron ici: franches connexions.

Ci-dessous, version complète du Parlement, avec Jean-Michel Corgeron (dulcimer), Maud Spoutil (viole de gambe) à Gennetines (Les Gauthiers) – Grand Bal de l’Europe – Juillet 2017.

Arrangement dulcimer : Michel Legoubé
Chorégraphie du branle : Brigitte Coupé (de Bernard)