A l’origine c’est une danse de salon, sans rapport avec l’Ecosse, qui se retrouve dans de nombreuses régions. Elle est aujourd’hui une danse de bal des plus prisées qui se danse en couple.
cf. wikipedia pour les pas :
mes. 1 : un pas de polka du pied gauche pour l’homme (du pied droit pour la femme)
mes. 2 : un pas de polka du pied droit pour l’homme (du pied gauche pour la femme)
Quin te va l’aulhada, aulher ? (Comment va ton troupeau, berger ?) en Sol est un branle d’Ossau. Comme tout ces branles béarnais l’air est répétitif et lancinant.
Les deux branles Quan io eri hilha a marider et Quin te va l’aulhada se jouent l’un à la suite de l’autre, produisant un très joli passage de Do mineur à Sol comme on l’entend dans la vidéo en bas de page.
Illustration sonore par Canicula
Disque « Cantas & Danças de Gasconha » Coproduction Menestrèrs Gascons & Ventadorn, 1983. Les instruments utilisés ne sont pas tous du domaine gascon, mélange que revendiquent les musiciens.
– Jean Baudoin : bohas, flaüta e tamborin, flaüta de sheis traucs, pifre, guitarra, sonsaina, votz e trucalhas.
– Jacques Baudoin : vriulons, sonsaina, caremèra, votz e trucalhas.
– Joan Francés Tisnèr : acordeons, clarin, votz e trucalhas.
Quin te va l’aulhada, aulhèr, Quin te va l’aulhada Plan que’m va l’aulhada augan L’an qui vien dilhèu pas tan (Comment va ton troupeau berger, /comment va ton troupeau (de brebis), / Il va bien mon troupeau cette année. /L’année prochaine peut-être pas aussi bien)
An passat capsus Bagès, la tèrra desirada Lo matin son a l’omprèr Lo vrèspe a la solana
(Les bêtes sont passées au-dessus de Bagès * / l’herbe convoitée / Le matin elles sont côté ombre /L’après-midi à la soulane.)
‘Lavetz que hètz vos aulhèrs? Dromim dens la cabana Pensam a har lo miussat Lèu après la lhevada
(Alors que faites-vous bergers, / Nous dormons dans la cabane / Nous pensons à faire le laitage de pain émietté /Vite après le lever.)
Puish quan èm arregolats Batem la calhada De çò qui èm drin fatigats Drin luenh qu’ei l’aigueta
(Puis lorsque nous sommes rassasiés / Nous battons le caillé /De cela nous sommes un peu fatigués /Un peu loin se trouve l’eau.)
Cèrtas, n’èm pas tròp talats Sovent bevem leitòta Çò qui’ns da plan de chagrin Las crabas que mancavan
(Certes, nous ne nous plaignons pas / Nous buvons souvent du petit lait / Ce qui nous fait bien peine /Les chèvres en maquaient.)
En passant a l’arrèr plan S’i son esvarjadas Los carboèrs de Lavedan Las i an espleitadas.
(En passant sur le revers du plateau / Elles s’y sont effrayées / Les charbonniers de Lavedan / En ont tiré profit.)
Le mi bémol se joue en utilisant l’index et l’annulaire de la main gauche. Cependant pour assurer éventuellement sa justesse, on pourra placer aussi le majeur de la main droite comme sur la photo.
Exemple
Le mib se trouve à la clef dans les airs en Do mineur (do, ré, mib, fa, sol, lab, sib), comme par exemple dans le branle « Quan io eri hilha a marider ».
« La fille à marier », Quan io eri hilha a marider, danse béarnaise de la vallée d’Ossau est un branle. Cette danse née au XVIe siècle est caractérisée par un balancement sur place puis un déplacement latéral des pieds. Elle adopte un rythme binaire sur un tempo lent comme on l’entend ici. Pour celles et ceux qui veulent étudier la question, on recommande le recueil « Les derniers branles de Béarn et de Bigorre » par Jean-Michel Guilcher.
Cet air est en DO mineur. On fera attention à bien jouer le mib. (voir l’article Technique à ce sujet).
Les deux branles d’Ossau Quan io eri hilha a marider et Quin te va l’aulhada se jouent l’un à la suite de l’autre, produisant un très joli passage de Do mineur à Sol comme on l’entend dans la vidéo en bas de page.
Illustration sonore ci-dessous par le duo Guillaume Lopez & Lolita Delmonteil
(Quand j’étais fille à marier / Mon Dieu que j’étais gentille, hélas ! /Je faisais des bouquets pour mes amoureux / De giroflées blanches, hélas ! /)
Que’us i estacavi aus bonets
Au bèth mièi de la dança, ailàs!
Sa mair que n’èra au finestron
Que n’espiava la dança, ailàs!
( Je les attachais à leurs bonnets / Au beau milieu de la danse. / Sa mère était à la fenêtre / A regarder la danse.)
Ça viètz aci la Margoton
Que cau anar ta l’aiga, ailàs!
L’aigueta non es pas trop luènh
Bethlhèu serà tornada, ailàs!
(Venez ici la Margoton / Car il faut aller chercher de l’eau. / L’eau n’est pas trop loin / Elle sera vite revenue.)
Tan coma èra en vath a la hont Son amic lai demora, ailàs!
El que l’a presa en l’embraçant
Sus lèrba l’a pausada, ailàs!
(Alors qu’ elle descendait à la fontaine. / Son ami l’y attendait. / Lui l’a prise en l’embrassant. / Sur l’herbe il l’a posée.)
Adiu! Ailàs! Mon doç amic!
Que dirè aus de casa?ailàs!
Que’us diseratz, la margoton
Que l’aiga s’es troblada, ailàs!
(Adieu, hélas ! Mon doux ami ! / Que dirai-je aux gens de ma maison ? / Vous leur direz, la Margoton, /Que l’eau s’est troublée, hélas ! / Que l’eau s’est troublée.)
Le rondo ou rondeau est une forme très ancienne d’expression. S’il s’agit pour nous d’une danse gasconne apparentée aux branles de la Renaissance (voir les branles bas et hauts de Béarn), c’est également une forme musicale traditionnelle (baroque) alternant refrain/couplets.
Ici dans ce chant des noceurs An neit tòqueram, cette nuit on touchera, on a deux phrases répétées assez entraînantes. L’air doit être joué avec un tempo rapide.
Ci-dessous le chant polyphonique par le groupe Cocanha, Caroline Dufau et Lila Fraysse s’accompagnant du tambourin à cordes.
Bien qu’elle vienne probablement de la jota aragonaise, cette danse de couple se pratique traditionnellement au Pays Basque au point qu’elle en est un emblème. Elle est suivie le plus souvent par un arin-arin.
Proche de la valse, suivant le site paysbasqueavant, guitares et castagnettes lui imposent pourtant un rythme allant accelerando. Elle est jouée initialement en 3/4.
A la fargo de Canillo est, comme la Danse de l’ours, une chapelloise, c’est-à-dire une danse collective en cercle (cf. l’article concernant cette danse). Au clari, A la fargo de Canillo est joué en sol.
Cet air est aussi un témoignage d’une activité traditionnelle qui a été essentielle dans les Pyrénées centrales : la mine.
Mines de Baigory. Médaille (Pays-Basque).
Les maîtres des forges sont d’importants acteurs de la vie industrielle dès le début du XVIIe siècle et jusqu’au XIXe. Comme le montrent les archives, l’état de forgeron est héréditaire dans les familles d’Ariège qui se transmettent de père en fils leur art. « On trouvait difficilement une forge depuis le Comminges jusqu’en Roussillon dans laquelle la plupart des ouvriers ne soient natifs du comté de Foix. Ils se répandent même jusque dans le Béarn » écrit le naturaliste Picot de Lapeyrouse dans son Traité des mines et forges à fer du comté de Foix. (1786).
Une chanson célèbre circule alors à propos de la forge de Canillo, une des plus importantes forges de la région, située au-dessus des vallées d’Ariège, en Andorre .
(A la forge de Canillo / On dit qu’il y a un bon maître de forges, /il vous donne charbon et mine /jusqu’au dernier massé. /Commis et forgeurs, /tous sont bien contents /parce qu’il les paie avec du bel argent.)
(Informations extraites de Morère Philippe. « L’Ariège avant le régime démocratique. » L’ouvrier. II les forgeurs.p. 228 In: La Révolution de 1848. Bulletin de la Société d’histoire de la Révolution de 1848, Tome 11, Numéro 63, Juillet-août 1915. pp. 212-237. Note : le massé ou masset est la masse de fer retirée du creuset.)