Auteur/autrice : GeP (page 7 of 19)

Hautbois d’ailleurs

Nous connaissons les hautbois des Pyrénées, le petit hautbois de Bigorre, le clarin, et le hautbois du Couserans; également la txanbella de la Soule, la Gaïta d’Aragon, la trompa de Ribagorça; mais il en existe bien d’autres et dans d’autres pays.

Ici, dessinés sur ce timbre poste de Grèce créé en 1975, six hautbois d’Afrique du Nord et d’Egypte de types variés.

Hautbois d'Afrique du Nord et d'Egyte

Timbre de Grèce, 1975. Dessins de hautbois.

 

La musique klezmer d’Orkestina

Rencontre des musiques des Balkans:  Bulgarie, Macédoine, Grèce, Serbie, Bosnie, Sandjak, Roumanie dans l’excellent Transilvania Express, 3e et dernier album d’Orkestina (2003) avec l’accordéon emballé du saltimbanque Jon Davison (https://fr.jondavison.net/music).

 

Infos sur le site rootsworld et traduction ci-dessous :

C’est un début respectable d’un groupe cosmopolite de musiciens. Les quatre musiciens qui composent le noyau d’Orkestina viennent de Bulgarie, d’Irlande, d’Angleterre et d’Espagne, et leur approche de la musique des Balkans reflète cette composition multiculturelle. Le violoneux Colum Pettit de Cork pourrait tromper n’importe qui en lui faisant croire qu’il a grandi dans les Balkans avec son flair gitan sauvage. Le jeu d’accordéon du Londonien Jon Davison a le tourbillon palpitant d’un mélangeur réglé sur de la purée. Le Bulgare Ivan Dimitrov manie facilement la gadulka, un violon à 13 cordes qui était à l’origine utilisé pour accompagner les ours dansants. L’Espagnol Manolo Lopez a un sens musclé du rythme à la contrebasse.

Ils mélangent horos, reels irlandais, freylakhs et chansons d’amour comme si les genres avaient toujours été ensemble. Les aménagements sont compétents et fonctionnels sans être tape-à-l’œil. Bien que tous les musiciens et leurs invités soient plus que compétents techniquement, ils ne laissent pas la technique entraver l’esprit de la musique. Le jeu d’ensemble est juste assez désordonné pour vous rappeler qu’il s’agit, après tout, de la musique de fête. Mihail Bilnikov apporte un bon jeu de clarinette et les percussions d’Aziz Khodari sont vives et entraînantes.

Le long medley (plus de dix minutes) intitulé simplement « Mary » parcourt une lente hora de mariage klezmer 3/8, une hora roumaine plus rapide avec des trucs improvisés belges et celtiques, puis se termine par une version entraînante 7/8 de la bobine « Fairheaded Mary. » Tout coule de manière organique, sans que rien ne sonne collé. « Sirba (Serbe) » est une petite mélodie roumaine sournoise qui monte à un paroxysme, menace de s’effondrer au milieu, puis se rallie pour une grande finition. La tension et l’intérêt sont maintenus tout au long des neuf minutes et plus de la chanson grâce à de fréquents changements de tonalité, de mesure et de tempo.

Bien qu’il n’y ait pas de vraies surprises sur ce disque du point de vue de l’instrumentation ou de l’arrangement, Transilvania Express a tout le brouillage bon enfant que l’on attend d’une collection de musique traditionnelle des Balkans. Ajoutez l’élément celtique et vous obtenez quelque chose d’encore plus fun.
Peggy Latkovitch


Vidéo de Jon Davison dans un Reel irlandais.

Les Schtroumpfs

Les Schtroumpfs ce n’est pas que des histoires pour les enfants; c’est aussi l’adaptation de la bande dessinée par Peyo lui-même – entre 1981 et 89 –  en une série de courts dessins animés pour la NBC regorgeant de citations d’œuvres classiques (France musique)  : Bach, Mozart, Tchaïkovski, Rimski-Korsakov, Sibelius, Schubert, plus d’une centaine de références apparaissent suivant les événements et les épisodes. Le thème d’ouverture est quant à lui créé par le compositeur de musiques de films brésilien Heitor Pereira tout à fait contemporain (Shrek 2, les Simpson, Playmobil etc.).

Pour les musiciens de Tradivarium, Rémi Geffroy composera une adaptation originale !

Tablature sur le site d’Arpalhands.

Perrone joue Nice pour Vigo

Marc Perrone est un musicien hors pair mais aussi un homme de cinéma. Il a mis en musique un grand nombre de films, y compris des films muets, en leur donnant vie par la voix de son diatonique Castagniari à 4 rangs. Et notamment il accompagne les images de A propos de Nice de Vigo.

Du mouvement des images sur l’écran à l’œil, au mouvement des doigts sur l’accordéon, s’expriment les sensations que j’éprouve… J’emprunte des voies hasardeuses pour tenter de donner une voix à tous ces personnages, à toutes ces images, obstinément silencieux mais qui en disent long sur l’histoire, les sentiments humains, les états d’âmes… La Vie ! (cf. site de Marc Perrone)

En 2001 Marc Perrone découvre le court métrage de Jean Vigo: A propos de Nice, sorti en 1930, que la fille du cinéaste lui  demande alors de mettre en musique.

Dans ce film, qui est un cinéma tout de poésie, sans modèle, une œuvre spontanée, vivante, anticonformiste, et en même temps un cinéma expérimental, réalisé avec le chef-opérateur Boris Kaufmann (frère de Dziga Vertov), Vigo dénonce la décrépitude d’un monde dérisoire et ses inégalités sociales, par une description cocasse savamment distillée et quelques outrances en opposant plan par plan, bourgeoisie et monde ouvrier, opulence et misère. (cf. Leblogdocumentaire).
Perrone, compagnon de route des Lubat et Minvielle, se passionne naturellement pour Vigo. Il composera une « Vigo valse » et  reprendra également des compositions de Maurice Jaubert. Son accordéon résonnera alors au rythme des plans amusants ou graves, java guillerette, bal musette, valse lente, ou partition plus moderne aux dissonances saisissantes.

A travers une multitude de petits plans anecdotiques, souvent drôles, quelquefois sarcastiques, Jean Vigo donne son point de vue entomologique sur une ville ou s’opposent pauvreté et richesse a travers la symbolique parade du fameux Carnaval …. D’une fraîcheur indéniable, pétulant, virulent, varie a l’extrême, ce moyen-métrage montre tout le talent de Jean Vigo dans une somptueuse analyse globale d’un état de fait ou la dramaturgie humaine se conjugue en contrepoint d’une cite vouée a l’artificiel et au paraître…

La composition de Marc Perrone se retrouve dans le CD « Son éphémère passion ». A noter que c’est le musicien lui-même qui a poussé les frères Castagnari à relancer la production d’accordéons de leur célèbre facture d’instruments.

Court métrage A propos de Nice, Jean Vigo & Boris Kaufmann. 1930. Muet Noir & Blanc. Mise en musique : Marc Perrone, 2001. (22 min 52 sec.)

https://ladigitale.dev/digiplay/#/v/60a1318f30cce

 

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Une histoire de la danse trad.

La Danse de la mariée en plein air, Pieter Brueghel l'Ancien (1566). Detroit Institute of Arts. Bridgeman Images. (Wikipédia)

La Danse de la mariée en plein air, Pieter Brueghel l’Ancien (1566).

Dans Une histoire de la danse sur France culture (20/04/21), le 2e numéro était consacré à l’histoire de la danse traditionnelle.

Le spécialiste Yves Guilcher présente danses (bourrées, branles, rondes et autres farandoles) , musique et instruments dans leur contexte et leur histoire mal connue, danses anciennes ou réinventées, et remises au goût du jour.

A écouter ou podcaster sur France culture, Le cours de l’histoire.

(Dans l’œuvre de Brueghel, à droite, deux bohaires bien visibles en premier plan – agrandir). Ci-dessous, danseurs de bourrée en Auvergne.

Un chat que j’ai apprivoisé (Mazurka)

Dans leur dernier album, intitulé Bulle, le Trio Loubelya donne une interprétation fraîche, rajeunie et réarrangée, d’une chanson de Camille Couteau « Un chat que j’ai apprivoisé », qui l’empruntait lui-même à Chico Buarque. Ce dernier ne l’avait pas plus créée mais avait mis ses mots sur l’air composé en 1947 par le célèbre accordéoniste brésilien Sivuca (Severino Dias de Oliveira) : « João e Maria ».
Dans l’enregistrement ci-dessous l’accordéon chromatique de Sivuca est porté, en toute simplicité, par un orchestre symphonique.

S’il n’y a aucun rapport entre les paroles de la bossa brésilienne « João e Maria » et de la mazurka de Loubelya, « Un chat que j’ai apprivoisé », le chaloupé et la douceur de cette mélodie résistent au temps. Quant aux arrangements du Trio ils lui donnent un caractère jazzy tout neuf, et un petit air Jacques Demy bien marqué.

Le trio Loubelya avec Marie Constant à l’accordéon diatonique, Rolland Martinez à la contrebasse et à la clarinette et Florent Lalet aux saxophones. En invité sur ce morceau Camille Passeri (Chaton) au Bugle.
En duo vocal, (la diatoniste) Lolita Delmonteil-Ayral et (le saxophoniste) Florent Lalet.
En cliquant sur l’image.


La partition pour accordéon chromatique ici sur le site arrigotomasi.com. 
et une autre partition là: studiosol.
Un arrangement pour violon se trouve à l’adresse kupdf.net.
On peut aussi voir et entendre jouer la partition de Chico Buarque et Sivuca sur musescore.

Nous on veut danser encore ! Flashmob à la gare du Nord

La mobilisation-éclair qui fait tâche d’huile en cette fin d’hiver.
Chanson et musique de HK et les Saltimbanks.
Paroles à retrouver sur le site paroles.net.
Une partition pour orchestre est visible sur musescore. Comprend : flûte traversière, clarinette en Si♭, saxophones (soprane, alto et ténor), trompette en Si♭, trombone, euphonium, tuba en Si♭, caisse claire, guitare acoustique. Mais pas l’accordéon…

Sur le site de HK, la chanson est en téléchargement gratuit mp3.



 

La Claranbox: la box-studio de Claranbaux

La Claranbox c’est la belle invention d’Aurélien Clarenbaux pour offrir à ses amis musiciens un studio d’enregistrement sur mesure.
En pleine Corrèze, au calme et au vert, en lisière de la forêt de Mirambel, le bâtiment fait 70 m2 comprenant studio d’enregistrement et salle de mixage pour musiques acoustiques de toutes sortes (jazz, classique, folk, indie, traditionnelle…) ou amplifiées. Il y accueille les artistes en résidence. Depuis l’interdit de jouer en public qui pèse sur les musiciens, ce lieu est devenu un espace de concerts en livestram, et, quasi tous les samedis soir, la Claranbox fait son bœuf sur l’internet. Plein de pointures s’y sont succédé, entre autres, LeTron & Laloy, Philippe Plard, Rémi Geffroy, et en ce mois de février Loubelya puis Zlabya.

Zlabya (autour de Raphaël Decoster) en répét au studio 

Demandez le programme sur facebook : https://www.facebook.com/studiolaclaranbox/

Sakkijarven Polka – Finlande (Polka)

Le temps neigeux s’y prête ! Un petit tour en Finlande, pour découvrir un air folklorique, la  Sakkijarven Polka ou «polka carélio-finlandaise» ou encore polka de Säkkijärvi. Un air pour accordéon chromatique d’une folle virtuosité et qui a une histoire étonnante.

Lors de la guerre de continuation finno-soviétique, les russes avaient quitté le terrain de Vybord en laissant derrière eux des mines à déclenchement par ondes radio à une certaine fréquence (en fait avec une certaine triade). Pour empêcher ces explosions, de retour sur ces terres, les finlandais usèrent d’un stratagème « musical » en brouillant les émissions radio grâce à la diffusion ininterrompue de leur air populaire Sakkijarven Polka dans la version du finnois Viljo Vesterinen (cf. photo) enregistrée en 1939 (écoutez cet enregistrement).
Cette histoire permet de comprendre pourquoi cet air illustre tant d’archives de la guerre de Carélie.

Extrêmement populaire, cette polka a fait naître un nombre impressionnant de versions. La sélection que j’ai opérée va du trad le plus respectueux (Ortens Patrask), aux arrangements les plus brillants (Nick Ariondo) en passant par l’interprétation la plus déjantée, celle du groupe finlandais Leningrad Cowboys, ci-dessous.

  • Adaptation punk-rock dans le film Leningrad Cowboys Go America d’Aki Kaurismäki (1989).

  • Version typique trad plus récente, et toujours finlandaise (enregistrement réalisé dans une ancienne hutte de charbon de bois de Morjärv en août 2010):

  • Ici la polka arrangée par le virtuose et très sérieux américain Nick Ariondo.

 

Ethno-musicographie en Pologne

Cold War est un film polonais en noir et blanc de Pawel Pawlikowski de 2018 (prix de la mise en scène, Festival de Cannes). Outre l’histoire d’un amour tragique à l’époque de la guerre froide (Pologne 1949), c’est un beau parcours musical que l’on découvre.
Au générique les protagonistes sillonnent la campagne polonaise en collectant des musiques, chants et danses folkloriques. 4 mn de prises directes de sons auprès de ce qui semble être d’authentiques musiciens populaires. Témoignages émouvants.
Voir la page sur Arte TV.
Lire le site officiel Diaphana.
Ces collectages ne sont pas sans rappeler ceux de Nicolas Bouvier et de son compagnon graveur Thierry Vernet dans leur périple de juin 1953 à décembre 54 de Suisse à l’Afghanistan, équipés de leur matériel d’enregistrement (L’Usage du Monde, 1963.) Beaucoup de descriptions de scènes y font penser.

Par ordre d’entrée, la duda* (cornemuse typique de Pologne avec le soufflet sous le bras droit), un violon, un ancêtre de l’harmonium (une sorte d’accordéon-piano à pédales dont « les soufflets sont maniés par des pédales et un mécanisme de chaîne » cf. wiki physharmonica. ici à droite), et plus classiquement un tambourin accompagné d’un harmonica.

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*duda: consulter les sites musicologie.org et  The Universe of Bagpipes.