Auteur/autrice : GeP (page 7 of 20)

Auriculaire et Fa # (clari)

Le clari possède 8 trous, dont 1… pas aligné. Qu’ei horadat sus eth dessús de 6 traucs de jòc alinhats e un laterau de cap ath baish e ath darrèr d’un trauc d’octava superiora.  (cf. Bouilleurdesons, Pierre Rouch) ¹ Ce « trauc laterau de cap ath baish e ath darrèr » c’est la perce du Fa #. Pas aligné, et pas à égale distance du dernier, il sera bien placé pour le petit doigt, ou pas… Pour certains joueurs en effet il sera trop loin et ils auront du mal à positionner leur auriculaire trop court !

La solution sera alors le clétage, une rallonge mécanique, une prothèse de jeu (comme pour les clarinettes, hautbois et autres). Le principe est le même qu’avec le doigt : boucher l’orifice pour allonger la colonne d’air et baisser la note d’un demi ton. Du Sol on passe ainsi au Fa #, note la plus grave du petit hautbois de Bigorre.

[su_quote cite= »wikipedia » url= »https://fr.wikipedia.org/wiki/Cl%C3%A9_(organologie) »]En organologie, une clé est un dispositif mécanique permettant d’ouvrir ou de fermer les trous d’un instrument à vent qui sont hors d’atteinte des doigts. [/su_quote]

¹ Note: Il est percé sur le dessus de 6 trous de jeu alignés et un latéral vers le bas; et à l’arrière d’un trou d’octave supérieure.

Illustration sonore en action ci-dessous, sans la clef, inutile pour un auriculaire à la bonne taille comme on voit :


 

La perdigueta, Atelier clarin déc. 2021

Chanson et musique traditionnelle catalane, La Perdigueta, intitulée aussi La Perdiueta (la petite perdrix), est typique des Pyrénées.

A apprendre pour la rentrée 2022. Cette fois, présence du Fa# aigu, pour lequel seul le trou de dessous est bouché. Le pouce et le petit doigt de la main gauche retiennent l’instrument.
Audio à retrouver dans la Metòda d’aboès deths Pirenèus, Eth clarin de Bigòrra, répertoire 5, n°12. (Sergi Llena Mur et Pierre Rouch. Bàlagium editors, 2017.)

 


Dans la vidéo ci-après, la chanson est interprétée par le groupe El Pont D’Arcalis, dans son album Del Piemont als Pirineus, et les paroles sont affichées en sur-impression. On les retrouve sur le site viasona: cançons del Pireneu.

Depuis 1991, El Pont d’Arcalis a pour objectif de diffuser la musique et les chants de la tradition orale des Pyrénées issus du collectage dans les vallées. Son répertoire, arrangé par ses fondateurs, les ethnomusicologues et musiciens Jordi Fabregas et Artur Blasco, est celui « principalement de musique de danse interprétée par des violonistes et des joueurs d’orgue des zones rurales pyrénéennes, en plus des nombreux chants traditionnels patiemment recueillis dans plus de cent cinquante villages. » (source : https://www.cultura.trentino.it/Appuntamenti/El-Pont-D-Arcalis)

Arrastrat (Clari, décembre 2021)

En apprentissage, une musique de cérémonie, Arrastrat, dont on peut retrouver l’audio dans La Metòda d’aboès deths Pirenèus, Eth clarin de Bigòrra (répertoire 1, n°7. Sergi Llena Mur et Pierre Rouch. Bàlagium editors, 2017.) 
Ce morceau succède à la valse aragonaise.

 

Arrastrat est une valse à jouer particulièrement lentement, un tempo lent qui est en rapport avec cette musique solennelle. L’espagnol arrastrar signifiant « traîner », le mot est peut-être employé ici en référence aux processions lentes. A noter que le terme décrit également, en tango, le déplacement du pied de la danseuse par le pied de son partenaire. Dans la vidéo ci-dessous le tempo est lent suivant la tradition; la prestation en est d’autant plus impressionnante.

Audition de l’ensemble de gaïtas de boto (la Gaïta = la belle cornemuse d’Aragon) de l’Ecole municipale de musique et de danse de Zaragoza pour le concert de fin d’année (2015/16).

L’interprétation diffère avec Riu, un groupe de néo-folk catalan qui a fêté ses 10 ans en 2020: la lenteur n’excède pas la présentation du thème; très vite le rythme enlevé l’emporte avec l’entrée de l’orchestre (album amb Canya, 2013).
« RIU ha estat capaç de revolucionar l’escena musical folc catalana gràcies a la innovació en els arrangement, creant noves sonororitats i noves harmonies que miren de reull a l’atlàntic. » (cf. page linkedin).


Podcasts sur la musique de tradition populaire

La série documentaire de France Culture LSD s’était plongée dans la musique de tradition populaire en 2019 et rediffuse les 4 épisodes à l’automne 2021. Tous plus instructifs les uns que les autres, ils abordent les diverses facettes de ces musiques. LSD les présentent ainsi:
Tambourinaire

Tambourinaire jouant du galoubet et du tambourin. (CC Wikipedia)

En complément, le film « L’Harmonie »  de Blaise Harrison, de 2013, était en accès libre jusqu’au 8 nov 2021 * via le site de France Culture. Une plongée dans la vie d’une « Harmonie » musicale de petite ville et de ses musiciens.
Lien sous « Partenariat »  en bas de cette page : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/le-trad-nouvelle-fabrique-d-utopie-8523235

 
* Partenariat avec Tënk, la plateforme participative des films sélectionnés par des documentaristes professionnels. https://on-tenk.com/fr

Cascabilla 2e voix (Clarin oct. 21)

C’est reparti pour l’atelier de clari du département des musiques traditionnelles du Conservatoire de St-Gaudens.

La saison 3 débute par une révision des morceaux de la saison 1.
Puis l’écoute de la 2e voix à la tierce de Cascabilla, à étudier pour la prochaine fois.

Ci-dessous, une version dansée d’El cascabillo de Buerba, filmée à Anzanigo (province de Huesca) le 30 juillet 2017, avec un orchestre composé entre autres d’une gaïta, d’une boha, d’un tambourin : https://ladigitale.dev/digiplay/#/v/61a25d3a62523

La voix 1 de Cascabilla et sa variante (avec doigté spécial du FA#) est à retrouver dans l’article précédent.

Hautbois d’ailleurs

Nous connaissons les hautbois des Pyrénées, le petit hautbois de Bigorre, le clarin, et le hautbois du Couserans; également la txanbella de la Soule, la Gaïta d’Aragon, la trompa de Ribagorça; mais il en existe bien d’autres et dans d’autres pays.

Ici, dessinés sur ce timbre poste de Grèce créé en 1975, six hautbois d’Afrique du Nord et d’Egypte de types variés.

Hautbois d'Afrique du Nord et d'Egyte

Timbre de Grèce, 1975. Dessins de hautbois.

 

La musique klezmer d’Orkestina

Rencontre des musiques des Balkans:  Bulgarie, Macédoine, Grèce, Serbie, Bosnie, Sandjak, Roumanie dans l’excellent Transilvania Express, 3e et dernier album d’Orkestina (2003) avec l’accordéon emballé du saltimbanque Jon Davison (https://fr.jondavison.net/music).

 

Infos sur le site rootsworld et traduction ci-dessous :

C’est un début respectable d’un groupe cosmopolite de musiciens. Les quatre musiciens qui composent le noyau d’Orkestina viennent de Bulgarie, d’Irlande, d’Angleterre et d’Espagne, et leur approche de la musique des Balkans reflète cette composition multiculturelle. Le violoneux Colum Pettit de Cork pourrait tromper n’importe qui en lui faisant croire qu’il a grandi dans les Balkans avec son flair gitan sauvage. Le jeu d’accordéon du Londonien Jon Davison a le tourbillon palpitant d’un mélangeur réglé sur de la purée. Le Bulgare Ivan Dimitrov manie facilement la gadulka, un violon à 13 cordes qui était à l’origine utilisé pour accompagner les ours dansants. L’Espagnol Manolo Lopez a un sens musclé du rythme à la contrebasse.

Ils mélangent horos, reels irlandais, freylakhs et chansons d’amour comme si les genres avaient toujours été ensemble. Les aménagements sont compétents et fonctionnels sans être tape-à-l’œil. Bien que tous les musiciens et leurs invités soient plus que compétents techniquement, ils ne laissent pas la technique entraver l’esprit de la musique. Le jeu d’ensemble est juste assez désordonné pour vous rappeler qu’il s’agit, après tout, de la musique de fête. Mihail Bilnikov apporte un bon jeu de clarinette et les percussions d’Aziz Khodari sont vives et entraînantes.

Le long medley (plus de dix minutes) intitulé simplement « Mary » parcourt une lente hora de mariage klezmer 3/8, une hora roumaine plus rapide avec des trucs improvisés belges et celtiques, puis se termine par une version entraînante 7/8 de la bobine « Fairheaded Mary. » Tout coule de manière organique, sans que rien ne sonne collé. « Sirba (Serbe) » est une petite mélodie roumaine sournoise qui monte à un paroxysme, menace de s’effondrer au milieu, puis se rallie pour une grande finition. La tension et l’intérêt sont maintenus tout au long des neuf minutes et plus de la chanson grâce à de fréquents changements de tonalité, de mesure et de tempo.

Bien qu’il n’y ait pas de vraies surprises sur ce disque du point de vue de l’instrumentation ou de l’arrangement, Transilvania Express a tout le brouillage bon enfant que l’on attend d’une collection de musique traditionnelle des Balkans. Ajoutez l’élément celtique et vous obtenez quelque chose d’encore plus fun.
Peggy Latkovitch


Vidéo de Jon Davison dans un Reel irlandais.

Les Schtroumpfs

Les Schtroumpfs ce n’est pas que des histoires pour les enfants; c’est aussi l’adaptation de la bande dessinée par Peyo lui-même – entre 1981 et 89 –  en une série de courts dessins animés pour la NBC regorgeant de citations d’œuvres classiques (France musique)  : Bach, Mozart, Tchaïkovski, Rimski-Korsakov, Sibelius, Schubert, plus d’une centaine de références apparaissent suivant les événements et les épisodes. Le thème d’ouverture est quant à lui créé par le compositeur de musiques de films brésilien Heitor Pereira tout à fait contemporain (Shrek 2, les Simpson, Playmobil etc.).

Pour les musiciens de Tradivarium, Rémi Geffroy composera une adaptation originale !

Tablature sur le site d’Arpalhands.

Perrone joue Nice pour Vigo

Marc Perrone est un musicien hors pair mais aussi un homme de cinéma. Il a mis en musique un grand nombre de films, y compris des films muets, en leur donnant vie par la voix de son diatonique Castagniari à 4 rangs. Et notamment il accompagne les images de A propos de Nice de Vigo.

Du mouvement des images sur l’écran à l’œil, au mouvement des doigts sur l’accordéon, s’expriment les sensations que j’éprouve… J’emprunte des voies hasardeuses pour tenter de donner une voix à tous ces personnages, à toutes ces images, obstinément silencieux mais qui en disent long sur l’histoire, les sentiments humains, les états d’âmes… La Vie ! (cf. site de Marc Perrone)

En 2001 Marc Perrone découvre le court métrage de Jean Vigo: A propos de Nice, sorti en 1930, que la fille du cinéaste lui  demande alors de mettre en musique.

Dans ce film, qui est un cinéma tout de poésie, sans modèle, une œuvre spontanée, vivante, anticonformiste, et en même temps un cinéma expérimental, réalisé avec le chef-opérateur Boris Kaufmann (frère de Dziga Vertov), Vigo dénonce la décrépitude d’un monde dérisoire et ses inégalités sociales, par une description cocasse savamment distillée et quelques outrances en opposant plan par plan, bourgeoisie et monde ouvrier, opulence et misère. (cf. Leblogdocumentaire).
Perrone, compagnon de route des Lubat et Minvielle, se passionne naturellement pour Vigo. Il composera une « Vigo valse » et  reprendra également des compositions de Maurice Jaubert. Son accordéon résonnera alors au rythme des plans amusants ou graves, java guillerette, bal musette, valse lente, ou partition plus moderne aux dissonances saisissantes.

A travers une multitude de petits plans anecdotiques, souvent drôles, quelquefois sarcastiques, Jean Vigo donne son point de vue entomologique sur une ville ou s’opposent pauvreté et richesse a travers la symbolique parade du fameux Carnaval …. D’une fraîcheur indéniable, pétulant, virulent, varie a l’extrême, ce moyen-métrage montre tout le talent de Jean Vigo dans une somptueuse analyse globale d’un état de fait ou la dramaturgie humaine se conjugue en contrepoint d’une cite vouée a l’artificiel et au paraître…

La composition de Marc Perrone se retrouve dans le CD « Son éphémère passion ». A noter que c’est le musicien lui-même qui a poussé les frères Castagnari à relancer la production d’accordéons de leur célèbre facture d’instruments.

Court métrage A propos de Nice, Jean Vigo & Boris Kaufmann. 1930. Muet Noir & Blanc. Mise en musique : Marc Perrone, 2001. (22 min 52 sec.)

https://ladigitale.dev/digiplay/#/v/60a1318f30cce

 

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Une histoire de la danse trad.

La Danse de la mariée en plein air, Pieter Brueghel l'Ancien (1566). Detroit Institute of Arts. Bridgeman Images. (Wikipédia)

La Danse de la mariée en plein air, Pieter Brueghel l’Ancien (1566).

Dans Une histoire de la danse sur France culture (20/04/21), le 2e numéro était consacré à l’histoire de la danse traditionnelle.

Le spécialiste Yves Guilcher présente danses (bourrées, branles, rondes et autres farandoles) , musique et instruments dans leur contexte et leur histoire mal connue, danses anciennes ou réinventées, et remises au goût du jour.

A écouter ou podcaster sur France culture, Le cours de l’histoire.

(Dans l’œuvre de Brueghel, à droite, deux bohaires bien visibles en premier plan – agrandir). Ci-dessous, danseurs de bourrée en Auvergne.