C’est une découverte, par l’intermédiaire de Bernard Fourtet, musicien enseignant, émérite sacqueboutier, joueur de l’improbable ophicléide et redécouvreur du serpent, une découverte non pas de la musique ancienne, mais du travail du musicien et musicologue anglais David Munrow, disparu jeune mais ayant laissé derrière lui une somme de richesses toujours vivantes aujourd’hui pour les spécialistes.
Le disque Instruments of The Middle ages and Renaissance, enregistré par The Early Music Consort of London en 1976 – fondé par lui-même et Christopher Hogwood – est un cours d’histoire de la musique.
Ce choix de pièces illustrées par des instruments que Munrow est allé rechercher un peu partout, nous surprendra souvent par les sonorités proches de celles de nos propres instruments « traditionnels contemporains ». Pour preuve cette Saltarelle aux Bagpipes (cornemuses) qu’on pourrait s’approprier sans mal en « trad ».
Pour jouer dans le même morceau successivement le Fa bécarre et le Si bémol sans s’emmêler les doigts on répétera la dernière partie de La violonneuse (dite valse de La Pastora a lugar) comme on le voit dans cet extrait.
– En Sol majeur « Il y a 6 mois que c’était le printemps » (sol, la, si, do, ré, mi, Fa#…)
– En Sol mineur « La pastora a logar » (sol, la, Si b, do, ré, Mi b, Fa…)
Ces deux valses du Couserans ont été enregistrées par Pierre Rouch et Michael Bourry (https://youtu.be/PmNCyAhL0qk).
* On peut retrouver ces valses et leurs variantes en d’autres tonalités dans le recueil paru en 2023 Balls i Danses del Pirineus / Balhs e Dances deth Pirenèu, N°5, Val d’Aran e Couserans, de Jusèp Boya e Busquet auquel a participé Pierre Rouch.
Pour le Ré tous les trous sont bouchés excepté le trou d’octave, puis pour le Do# aigu seuls les perces de la main droite sont bouchées. Il faut bien tenir le hautbois en s’aidant de la main droite, tous les trous bouchés pour le Ré.
Musique traditionnelle, la Gale est un rondeau de Gascogne. Il en existe plusieurs versions dont celle de Commensaq (Haute Lande) et celle du bazadais. Guyenne et Gascogne se jouxtent ici.
La chanson parle bien de ces démangeaisons dues à un parasite et qui se transmettent en chaîne. D’où ce rondeau… :-))
Dans le collectage de Jean Moureu ci-dessous on entend nettement les paroles du chanteur : « On t’as carcat la gale, cosin ./. » (Site Occitanica.)
A l’origine c’est une danse de salon, sans rapport avec l’Ecosse, qui se retrouve dans de nombreuses régions. Elle est aujourd’hui une danse de bal des plus prisées qui se danse en couple.
cf. wikipedia pour les pas :
mes. 1 : un pas de polka du pied gauche pour l’homme (du pied droit pour la femme)
mes. 2 : un pas de polka du pied droit pour l’homme (du pied gauche pour la femme)
Quin te va l’aulhada, aulher ? (Comment va ton troupeau, berger ?) en Sol est un branle d’Ossau. Comme tout ces branles béarnais l’air est répétitif et lancinant.
Les deux branles Quan io eri hilha a marider et Quin te va l’aulhada se jouent l’un à la suite de l’autre, produisant un très joli passage de Do mineur à Sol comme on l’entend dans la vidéo en bas de page.
Illustration sonore par Canicula
Disque « Cantas & Danças de Gasconha » Coproduction Menestrèrs Gascons & Ventadorn, 1983. Les instruments utilisés ne sont pas tous du domaine gascon, mélange que revendiquent les musiciens.
– Jean Baudoin : bohas, flaüta e tamborin, flaüta de sheis traucs, pifre, guitarra, sonsaina, votz e trucalhas.
– Jacques Baudoin : vriulons, sonsaina, caremèra, votz e trucalhas.
– Joan Francés Tisnèr : acordeons, clarin, votz e trucalhas.
Quin te va l’aulhada, aulhèr, Quin te va l’aulhada Plan que’m va l’aulhada augan L’an qui vien dilhèu pas tan (Comment va ton troupeau berger, /comment va ton troupeau (de brebis), / Il va bien mon troupeau cette année. /L’année prochaine peut-être pas aussi bien)
An passat capsus Bagès, la tèrra desirada Lo matin son a l’omprèr Lo vrèspe a la solana
(Les bêtes sont passées au-dessus de Bagès * / l’herbe convoitée / Le matin elles sont côté ombre /L’après-midi à la soulane.)
‘Lavetz que hètz vos aulhèrs? Dromim dens la cabana Pensam a har lo miussat Lèu après la lhevada
(Alors que faites-vous bergers, / Nous dormons dans la cabane / Nous pensons à faire le laitage de pain émietté /Vite après le lever.)
Puish quan èm arregolats Batem la calhada De çò qui èm drin fatigats Drin luenh qu’ei l’aigueta
(Puis lorsque nous sommes rassasiés / Nous battons le caillé /De cela nous sommes un peu fatigués /Un peu loin se trouve l’eau.)
Cèrtas, n’èm pas tròp talats Sovent bevem leitòta Çò qui’ns da plan de chagrin Las crabas que mancavan
(Certes, nous ne nous plaignons pas / Nous buvons souvent du petit lait / Ce qui nous fait bien peine /Les chèvres en maquaient.)
En passant a l’arrèr plan S’i son esvarjadas Los carboèrs de Lavedan Las i an espleitadas.
(En passant sur le revers du plateau / Elles s’y sont effrayées / Les charbonniers de Lavedan / En ont tiré profit.)
Le mi bémol se joue en utilisant l’index et l’annulaire de la main gauche. Cependant pour assurer éventuellement sa justesse, on pourra placer aussi le majeur de la main droite comme sur la photo.
Exemple
Le mib se trouve à la clef dans les airs en Do mineur (do, ré, mib, fa, sol, lab, sib), comme par exemple dans le branle « Quan io eri hilha a marider ».